Le jeudi 27 novembre, à 18 h
Nous avons le plaisir de vous convier à la conférence intitulée « Figures féminines entre idéalisation et violence : de Marguerite Gautier à l’Inconnue de la Seine » qui sera donnée par Matteo Silvestri, doctorant à l’Université de Vilnius.
Qui ne connaît pas Marguerite Gautier, héroïne fragile et passionnée de La Dame aux Camélias d’Alexandre Dumas fils, rendue immortelle par Giuseppe Verdi dans La Traviata ? Sa beauté et sa mort prématurée ont fait d’elle une figure inoubliable du XIXᵉ siècle, où la femme est souvent représentée comme muse, victime et objet de fascination.
Mais qu’ont en commun Marguerite et d’autres figures féminines, issues cette fois de l’histoire et des faits divers ? L’« Inconnue de la Seine », jeune noyée au sourire énigmatique, est devenue à travers son masque mortuaire une véritable icône, inspirant écrivains (Rilke, Les Cahiers de Malte Laurids Brigge, 1910 ; et Aragon, Aurélien, 1944) et artistes. À l’opposé, les « piqueurs de fesses », auteurs anonymes d’agressions dans le Paris de la fin du XIXᵉ siècle, incarnent la violence exercée sur les corps féminins.
Cette conférence propose d’explorer, à la croisée de la littérature, de l’histoire culturelle la manière dont la société française a construit ces représentations féminines : entre idéalisation romantique et fétichisation morbide, entre beauté poétique et violence quotidienne. À travers ces exemples, il s’agira de réfléchir à une question centrale : pourquoi, dans la littérature et l’imaginaire du XIXᵉ siècle, la femme est-elle si souvent représentée dans le lien paradoxal entre désir, mort et vulnérabilité ?
Matteo Silvestri est titulaire d’une licence en langues, cultures, littératures et traduction et d’un master en linguistique, littérature et traduction de l’université La Sapienza de Rome. Il est actuellement doctorant en littérature française à l’université de Vilnius, où il travaille sur le fétichisme du corps féminin mort dans la littérature et la culture françaises des XIXe et XXe siècles.
La conférence aura lieu à la bibliothèque de l’Institut français de Lituanie. En lituanien, entrée libre.
